La narration est importante pour la vidéo chirurgicale : directement liée à son potentiel pédagogique, elle permet d’accompagner le propos et d’insister sur ce qui est important. Mais qui dit bonne narration, dit aussi travail de préparation en amont. Conseils, bonnes pratiques et principes de base, voici tout ce qu’il faut savoir à ce sujet.
Syndrome de la page blanche
La narration doit être préparée, rédigée, en amont de son enregistrement.
La vidéo chirurgicale est composée de piliers, chacun jouant un rôle didactique. Ils sont au nombre de trois : les images, les annotations et autres éléments graphiques, et la narration.
Dans notre cas, la narration prend en réalité la forme d’une voix-off. Elle vient en soutien aux images : elle précise les mouvements, s’attarde sur les détails, énonce les moments d’attention et les points délicats à garder en tête. En bref, elle participe à clarifier, compléter et reformuler l’information, pour une efficacité pédagogique optimale.
C’est, en fait, le même principe que pour un reportage, sauf qu’on en fait l’application sur un autre type de format.
Surtout, elle allie le sonore et le visuel. Cela permet de créer une connexion avec le spectateur ou la spectatrice, de garder son intérêt grâce à différentes formes de stimulation cognitive, et ainsi, favoriser l’apprentissage. Elle est aussi très utilisée pour la création de teasers, notamment pour son côté dynamique et narratif si elle est bien construite.
Et si l’enregistrement de la voix-off joue un rôle essentiel, son écriture en amont reste la base d’une narration réussie. Entre clés et bonnes pratiques à adopter, cet article est un guide pour bien réussir cette étape, souvent jugée comme délicate.
Raconter une histoire
La rédaction de la narration est la base de la création d’une voix-off de qualité, au-delà de toute autre considération technique.
Une bonne narration pour une meilleure compréhension
Avant de partir tout de go sur la rédaction pure, la première étape c’est de s’intéresser à sa structure. Car, on le voit, l’organisation des informations est la base de la compréhension, puis de l’apprentissage. Tous les supports pédagogiques (dissertations, présentations, courts, essais) sont d’abord et avant tout pensés autour de la structuration du message et de sa problématique.
Pour cela, rien de plus simple : la voix-off suit le chapitrage de la vidéo. Comme le texte est censé préciser et enrichir l’information délivrée par les images, pas besoin de se tordre le cerveau.
Lumière sur : la structure de la vidéo chirurgicale
On reprend donc le plan de la vidéo, en s’appuyant sur les points logiques, les moments clés et les transitions, puis en déroulant le propos.
- Dans l’introduction, on prend le temps de développer le contexte, expliquer l’objectif de la vidéo, et le cadre médical dans lequel l’opération s’inscrit.
- Dans le développement, on relève les points d’intérêt (ou les chapitres), on se sert des images et de l’acte chirurgical, et on déroule l’explication. Les questions que pourraient se poser les internautes servent de fil rouge. Quelles interrogations soulèvent les images ? Qu’est-ce qui mérite d’être creusé ?
- Dans la conclusion, on reprend les points clés de la vidéo, en soulignant le message principal du contenu. Si possible, on fait des liens avec d’autres contenus ou on ouvre sur une réflexion.
Les annotations, schémas et autres éléments graphiques, sont souvent utilisés dans les vidéos chirurgicales. Ils servent de rappels, de mémos. Ils sont un avantage à ne pas négliger et à considérer au moment de la rédaction de la narration (par exemple, éviter les apparitions asynchrones…).
Une méthode serait de rédiger les textes lors d’un visionnage du projet. C’est la meilleure façon d’évoquer les bonnes informations au bon moment. Cela fera de la voix-off un élément à part entière de la vidéo, un réel outil pédagogique, et pas un ajout de dernière minute, posé par-dessus un montage déjà entièrement réalisé « parce que ça fait bien ».
En pratique : conseils d’écriture pour une narration captivante
L’objectif d’une bonne narration, c’est de simplifier le texte au maximum en épurant le style autant que possible. Utiliser les principes de l’écriture journalistique, développés ci-après, est un bon point de départ : à la radio comme à la télé, les journalistes cherchent avant tout l’intérêt de leur audience, à les tenir en haleine.
- Avant toute chose, il faut s’intéresser au mot. Une voix-off doit accompagner, pas infantiliser. Ici, l’audience cible est familière au jardon médical. Aucun risque, donc, à choisir des termes précis à la place de périphrases, lourdes et redondantes.
- Au moment de la construction, une bonne habitude à prendre est de vérifier que l’on répond, pour chaque moment clé, aux 5Q journalistiques: qui ou quoi, quand, comment, où et pourquoi. Après avoir répondu aux 5Q, on est sûr d’avoir donné assez d’éléments pour comprendre l’information.
- Les phrases courtes et rythmées, sujet-verbe-complément, assurent une dynamique et une précision dans l’information. Il est aussi possible d’utiliser les phrases non verbales, encore plus simples dans leur structure.
- « Une phrase, une idée. » Ce mantra est connu pour aider les journalistes lors du travail de rédaction. C’est une excellente règle pour obtenir les textes les plus efficaces possible.
- Incarner le texte est une excellente méthode pour conserver l’intérêt de l’audience et rendre le propos plus accessible. En ajoutant un commentaire, une anecdote, une comparaison, et en mettant le ton au moment de la lecture…
Au cours de la rédaction, il est aussi recommandé de lire régulièrement le texte à voix haute, voire de s’enregistrer puis de s’écouter, en adoptant un débit naturel : en effet, on lit souvent plus vite dans notre tête qu’à voix haute. Deux objectifs : vérifier que la vitesse de lecture est juste, notamment au regard de la vidéo ; et habituer son cerveau aux termes et aux phrases utilisés afin de faciliter l’enregistrement.
Lecture aisée
Pour faciliter la lecture lors de l’enregistrement, il est possible de rédiger la narration dans une très grosse taille de police, avec un grand interlignage.
Une narration bien ficelée
Travailler l’écriture de ses textes, c’est déjà un gage de sa qualité. Mais une narration n’est rien si elle n’est pas ensuite transformée en voix-off… et donc enregistrée.
Comme pour l’écriture, des bonnes pratiques et habitudes existent pour garantir la qualité audio de la voix-off finale, que la personne dispose d’un matériel adapté ou non. Ce guide pour bien enregistrer sa voix-off prodigue des clés et des astuces pour la prise en main des logiciels, à l’usage des personnes débutantes en la matière… ou moins novices !
Enfin, accompagner une voix-off de sous-titres est une pratique courante. Pour deux raisons : un support textuel permet une meilleure compréhension des termes techniques, notamment ; et ils sont gage d’accessibilité, pour les personnes malentendantes ou ne comprenant pas le français, mais aussi pour celles qui ne disposent pas du son au moment du visionnage, ce qui est de plus en plus le cas des contenus consommés sur Internet.
Préparer et scripter sa narration, c’est aussi une façon de se simplifier la tâche au moment des sous-titrages. Tout est déjà écrit : plus qu’à synchroniser les time-codes et ajuster la durée des sous-titres, c’est facile !
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