Comment rendre la vidéo chirurgicale plus pédagogique ?

Une vidéo chirurgicale est un format court et pédagogique conçu pour retranscrire un message technique avec simplicité. Ces contenus sont destinés à une audience large : les chirurgiens en formation initiale (internes ou étudiants) mais aussi des experts en formation continue. Plusieurs études ont montré les aspects importants à inclure pour enrichir l’aspect pédagogique de la vidéo.

Une femme tient une ampoule devant un fond bleu et a l’air méditative.

Faire passer le message

Rendre une vidéo chirurgicale pédagogique est une étape essentielle pour permettre aux personnes apprenantes de comprendre le fond.

Dans le cadre de la formation chirurgicale, il s’agit d’un réel outil d’apprentissage, complémentaire aux cours théoriques et au compagnonnage au bloc… à condition qu’elle soit réalisée et pensée avec soin. En effet, sans édition pédagogique, une vidéo chirurgicale pourrait être un simple outil de promotion ou trop complexe pour être comprise.

Certaines études de consensus ont permis d’identifier des éléments clés des vidéos chirurgicales pédagogiques, comme les recommandations LAP-VEGaS en chirurgie viscérale ou IVORY en ORL et chirurgie cervico-faciale.

Cet article propose un protocole et quelques bonnes pratiques à appliquer dans un projet de vidéo chirurgicale pour la rendre la plus pédagogique possible.

 

Choisir son champ lexical avec soin

Les éléments textuels qui accompagnent le contenu doivent être explicites et informatifs : ce sont les premiers à être lus, et ils sont en charge d’informer une personne sur le contenu en question.

Sont concernés le titre, la description et la miniature de la vidéo lors de la mise en ligne, que ce soit sur une chaîne Youtube ou un site Internet. Un vocabulaire précis et choisi avec soin facilitera le référencement de la vidéo par Google et la recherche en ligne du chirurgien.

En fonction des connaissances de l’audience (en se basant sur les internes les moins avancés dans leur formation), il est possible d’utiliser un vocabulaire plus ou moins technique et chirurgical.

Les textes jouent un rôle de premier filtre : l’internaute doit comprendre immédiatement qu’il s’agit d’une vidéo chirurgicale pédagogique, et non créée à des fins marketing ou de divertissement.

 

Préciser le cadre de l’intervention

En parallèle, il est conseillé de réaliser des écrans textuels et les intégrer du montage : ils sont un moyen très efficace de préciser certains aspects du cadre de l’intervention ou de préciser le protocole opératoire en amont, par exemple.

Toutes les informations pertinentes concernant la pathologie, le contexte de l’opération et l’histoire de la maladie ou les antécédents, et qui pourraient servir à la bonne compréhension de la vidéo, doivent ainsi être expliqués au début de la vidéo.

Afin d’être sûr d’être exhaustif dans les explications, l’idée est d’anticiper toutes les interrogations que l’audience pourrait avoir, toujours dans le respect de lanonymat de la personne cependant. Lors d’une conférence sur le sujet, quelles questions seraient posées ?

De même, il est d’usage de préciser le nom de la chirurgienne ou du chirurgien, ainsi que d’ajouter le nom et le logo de l’institution dans laquelle a eu lieu l’acte de chirurgie. Ces éléments permettent de comparer les écoles chirurgicales et de donner une crédibilité au contenu de la vidéo.

Deux crayons gris sont disposés en diagonale sur un fond jaune.

Travailler la vidéo pour la rendre pédagogique

Plus il y aura d’éléments didactiques, plus le propos sera structuré, meilleure la vidéo chirurgicale sera.

Éviter les formats longs

L’un des enjeux de la vidéo chirurgicale est aussi de conserver l’attention de la personne jusqu’à la fin. Ainsi, si la rendre didactique est un élément central, le format joue aussi son rôle.

Il est estimé que sa durée idéale se situe entre trois et cinq minutes, un laps de temps suffisant pour apporter des éléments contextuels, mais assez court pour être digeste.

En savoir plus : Les caractéristiques techniques dune vidéo chirurgicale

 

Structurer la vidéo

Pour aller plus loin dans cette démarche, une vidéo chirurgicale sera plus efficace si elle est structurée en fonction des moments clés de l’opération.

Ces chapitres doivent être identifiés dès le début de la vidéo (certaines plateformes permettent d’ailleurs d’indiquer le chapitrage sur la barre de progression du visionnage) et nommés précisément pour être identifiés très rapidement.

Par ailleurs, des écrans sont souvent insérés afin de marquer la transition, rappeler le nom du nouveau chapitre et préciser certaines informations techniques (points d’attention, pièges à repérer, éléments d’anatomie) si besoin.

En savoir plus : Quatre conseils pour monter une vidéo chirurgicale plus rapidement

 

Annoter, illustrer et schématiser

Au sein de la vidéo, les éléments graphiques servent d’appui visuel, afin d’expliquer, schématiser ou préciser de façon simple et efficace certains points. Comme le dit l’adage : « Une image vaut mille mots ».

Il peut s’agir de flèches indiquant une anomalie, une partie d’anatomie, un mouvement, ou encore de cercles montrant une zone de travail, un point d’attention à garder en tête… Aussi, l’utilisation de quelques mots-clés peuvent appuyer ces dessins en relevant les points importants de la chirurgie, des astuces ou des mots de vocabulaire.

Une image chirurgicale otoendoscopique d'oreille moyenne sans annotation

Sans annotation, cette image n’est explicite que pour des chirurgiens de sur-spécialité …

Une image chirurgicale otoendoscopique d'oreille moyenne avec annotation

… les annotations, surbrillances et flèches viennent soutenir cette image et aident à rendre la vidéo chirurgicale plus éducative pour le néophyte.

Raconter l’intervention pour accompagner l’auditoire

En parallèle des graphiques et des schémas, une narration est importante pour favoriser la bonne compréhension du propos. Elle peut être orale ou écrite, idéalement les deux.

Plusieurs publications ont montré qu’une narration était associée à une meilleure compréhension et valorisation d’une vidéo chirurgicale pédagogique. Il s’agit de prendre par la main pour guider l’auditeur ou l’auditrice.

  • Certaines images ne sont pas explicites et méritent d’être racontées ;
  • Elle donne des termes précis sur lesquels s’appuyer et facilite la compréhension, puis l’apprentissage ;
  • Elle permet de maintenir l’intérêt pendant toute la durée de la vidéo. En fait, il s’agit de raconter une histoire.

L’enregistrement d’une voix off est très efficace pour engager l’audience dans la vidéo, mais doit être enregistrée précautionneusement pour être la plus claire possible.

L’ajout de sous-titres est préconisé pour rendre la vidéo plus accessible dans les situations où il n’est pas possible de mettre de son, et pour les personnes malentendantes ou de langue maternelle étrangère. Il est d’ailleurs possible de créer des sous-titres multilingues et ainsi laisser le choix de la langue à l’internaute.

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